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La Chine et la Suisse – un positionnement dans un champ de tension géopolitique

La Chine est un marché central pour l’industrie suisse qui, outre des chances, apporte aussi de considérables défis. Ceux-ci ont leur origine dans les modifications du pays lui-même mais aussi, ce qui est toujours plus inquiétant, dans le conflit commercial entre les USA et la Chine. Les entreprises se retrouvent avec leurs affaires dans une situation toujours plus dénuée de visibilité. La Suisse doit se positionner diplomatiquement et économiquement. Une prise de position du président de Swissmem Martin Hirzel.

Depuis des décennies, la Suisse a un rapport particulier avec la Chine et fut une pionnière – au niveau politique et économique : la Confédération a fait partie des premiers pays ayant reconnu politiquement la République populaire de Chine en 1950, et nous sommes le seul pays européen disposant depuis 2014 d’un accord de libre-échange avec la Chine. Ces bonnes relations de la Suisse avec la Chine durent depuis longtemps, indépendamment des avis divergents sur la liberté de la société et de l’économie.

Avec l’augmentation des efforts protectionnistes et nationalistes au niveau international et de la politique économique, s’est maintenant installée ces dernières cinq à dix années une spirale négative menaçant de plus en plus d’entraîner l’industrie suisse aussi dans son tourbillon.

 

«Nous devons renforcer le caractère indispensable de la Suisse en matière diplomatique et économique.»

Martin Hirzel, Président de Swissmem

Insécurité juridique croissante et de plus en plus incontrôlable dans les relations d’affaires

La liste des sociétés chinoises figurant sur la liste des sanctions des USA devient toujours plus longue. La Chine réagit de son côté avec une loi anti-sanctions exposant les entreprises respectant les sanctions des USA au danger de sanctions pénales.

Cela entraîne les entreprises dans une jungle juridique de lois se contredisant et ayant un effet extraterritorial dans laquelle elles ne peuvent même plus se comporter dans toutes les directions de la même manière conformément à la loi. Là où frappe le marteau des USA ou de la Chine est donc souvent peu sûr et imprévisible. Cette insécurité juridique est dangereuse et dommageable, car soit elle a un effet de frein aux investissements, soit elle pousse à des investissements opérés selon des critères politiques et non économiques. Et il est clair que le marteau des grandes puissances frappe arbitrairement et épargne leurs propres entreprises.

De petites économies populaires tombent entre les fronts

Cette situation est inquiétante. Il y a d’un côté la peur de l’Occident devant la perte de sa propre puissance et de son importance, et d’un autre côté la Chine ambitieuse défendant ses intérêts de façon toujours plus agressive. Entre les fronts tombent avant tout de petites économies populaires ouvertes. Elles allaient bien ces 70 dernières années grâce au multilatéralisme, au libre-échange et à des relations internationales imprégnées du droit international public. L’Irlande, les Pays-Bas, le Danemark, la Suisse, ou également Singapour – ces pays font aujourd’hui partie des États ayant le plus de succès – sur toutes les échelles. Mais ils pourraient faire partie des plus grands perdants d’une ère de protectionnisme et de nationalisme.

Renforcer le caractère indispensable de la Suisse au point de vue diplomatique et économique

Ces pays ont cependant aussi, comme la Suisse, le droit et le devoir de défendre leurs intérêts. Pour la Suisse, qui certes représente nettement les valeurs occidentales mais qui n’appartient à aucun bloc, c’est plus difficile. Il n’y a qu’une voie, qui consiste en trois piliers :

  • Le caractère incontournable de la Suisse en tant que partenaire économique et diplomatique
  • Le caractère incontournable de nos entreprises, investisseurs et fournisseurs de solutions pour les défis de notre époque
  • La neutralité en politique de sécurité et en politique extérieure de la Suisse en renonçant à reprendre la politique des sanctions en dehors de l’ONU, donc soit des USA, de la Chine ou de l’UE.

Critiquer la situation des droits de l’homme à la bonne place et l’améliorer de façon ciblée

La situation des droits de l’homme en Chine ne doit pas être négligée. Mais il y a pour cela la plateforme de l’ONU prévue à cet effet et la voie du dialogue bilatéral. Une critique publique donneuse de leçons passe mal non seulement en Suisse, mais aussi dans tout autre pays du monde. C’est dans ce sens que nous exigeons la rapide reprise du dialogue sur les droits de l’homme entre la Chine et la Suisse, mais en coulisses.

D’autres informations détaillées sont fournies par les documents pour la conférence de presse que nous avons organisée sur ce thème le 13 juillet 2021. Vous les trouverez dans l’espace médias sur www.swissmem.ch

 

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Dernière mise à jour: 16.07.2021