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Nos attentes quant au nouveau Conseil fédéral : agir !

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Le 7 décembre, deux nouveaux membres du Conseil fédéral seront élus. Un vent nouveau soufflera sur cet organe. Swissmem attend du nouveau Conseil fédéral qu’il débloque enfin la politique européenne, qu’il dirige la Suisse à travers la crise énergétique et qu’il supprime les droits de douane sur les produits industriels en 2024 comme annoncé.

Deux sièges seront repourvus le mercredi 7 décembre au gouvernement fédéral. L’assemblée fédérale élira une nouvelle conseillère fédérale pour le PS et un nouveau conseiller fédéral pour l’UDC. Après une longue période, il souffle enfin un nouveau vent sur cet organe. L’industrie suisse attend du nouveau Conseil fédéral qu’il traite en urgence les dossiers suivants :

Débloquer le blocage dans la politique européenne, assurer la voie bilatérale !

Seul le Conseil fédéral a les rennes en main pour concevoir la relation de la Suisse avec l’Europe. S’il n’agit pas rapidement, l’ensemble du Conseil fédéral risque de perdre sa marge de manœuvre et sa crédibilité en Suisse et à l’étranger vu les propositions et les initiatives toujours plus insensées. Pour l’industrie, il est essentiel que les relations avec l’Europe, notre marché de vente le plus important, soient enfin réglées et garanties à long terme. Le Conseil fédéral doit dans ce but mettre fin aux soi-disantes « tentatives de rapprochement » avec l’UE et passer rapidement à une négociation ordinaire. Il semblerait effectivement que les points les plus importants puissent être résolus. Le peuple doit donner son avis sur un paquet et il n’est pas question que les deux syndicats USS et TravailSuisse contrecarrent une telle décision en s’opposant à toute solution réaliste. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera mis fin à l’incertitude qui plane sur des thèmes importants tels que la collaboration dans la recherche ou l’approvisionnement énergétique menacé en hiver à partir de 2025.

Donner la priorité à la sécurité d’approvisionnement, traiter la politique énergétique de la Suisse à long terme !

La crise énergétique met l’industrie face à de grands défis. L’industrie ne peut pas maintenir les processus de fabrication sans approvisionnement durable en gaz et en électricité la plus neutre en CO2 à des prix compétitifs à l’échelle internationale. Les entreprises sont dépendantes du fait que la Suisse entreprenne tout pour que l’approvisionnement ne soit pas interrompu. C’est pourquoi Swissmem soutient la campagne d’économie de la Confédération et regrette que cette dernière n’ait toujours pas pu mobiliser un ambassadeur tel que Roger Federer ou nos footballeurs de la coupe du monde, ainsi que d’autres personnalités de la culture et de l’art. Il est difficile de supporter que la procédure d’amélioration pour mesurer la consommation de l’électricité et du gaz en temps réel prenne autant de temps. En informant qu’il y aurait suffisamment d’énergie pour l’hiver à venir, l’OFEN a lui-même torpillé sa campagne d’économie. 

C’est de mauvais augure pour la révision urgente de la structure inefficace et opaque de la distribution d’électricité dans notre pays. Le fait que le Conseil fédéral ait rendu possible le couplage du gaz au mazout là où les entreprises disposent des installations correspondantes est toutefois positif.

Mais tout cela n’est qu’une politique de rapiéçage : il faut que des capacités supplémentaires soient construites le plus rapidement possible. Ce qui sous-entend que l’on tienne davantage compte du bon sens dans les procédures d’autorisation. Des procédures plus rapides sont la chance et représentent des opportunités pour faire face à la crise énergétique. Le fait d’investir dans les nouvelles énergies, c’est-à-dire dans les domaines Power to X, la recherche et l’industrialisation en fait partie. La Suisse a les entreprises technologiques nécessaires, mais les villes et les cantons et donc les services industriels préfèrent malheureusement investir dans des parcs éoliens à l’étranger plutôt que dans l’innovation locale.

Supprimer les droits de douane sur les produits industriels en 2024 comme prévu !

Le parlement a décidé de supprimer les droits de douane restants pour les importations de produits industriels en Suisse. Un tel renoncement renforce la compétitivité de l’industrie. Il faut s’attendre à ce que les manques soient compensés par la croissance qui en résulte. Dans sa composition antérieure, le Conseil fédéral a annoncé la suppression des droits de douane pour le 1er janvier 2024. Les entreprises se préparent activement à cette date qui implique des adaptations des systèmes informatiques et des procédures. À présent, il est tout à coup envisagé de reporter la suppression pour préserver les finances fédérales. Mais cette décision se retournerait contre nous : les coûts pour l’adaptation qui sont loin d’être moindres sont engendrés maintenant et au cours de l’année à venir.  L’industrie suisse dépend toutefois de conditions-cadres compétitives et d’une sécurité juridique dans les décisions du Conseil fédéral. Un report lancerait un signal douteux à l’ensemble de l’économie.

Vu l’accumulation des crises et des défis des dernières années, une chose doit être claire pour le Conseil fédéral : la Suisse doit continuer à défendre sa position forte quant aux conditions-cadres fiscales et en politique économique. On ne doit pas se reposer sur nos lauriers ! Il s’agit bien plus pour le Conseil fédéral, les entreprises, les collaborateurs et la population de nous y mettre tous ensemble et maintenant pour créer les bases permettant de financer la décarbonisation et la sécurité d’approvisionnement, de construire la défense de la Suisse et d’assainir les institutions sociales - en bref pour maintenir notre prospérité et nos atouts.

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Dernière mise à jour: 02.12.2022