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Les entrepreneurs de l'industrie MEM luttent contre l'initiative « Contre l'immigration de masse »

Des CEO s’engagent contre la limitation de la libre circulation des personnes et donc contre la fin de la voie bilatérale. Leurs entreprises dépendent des spécialistes de l’étranger et d’un libre accès aux marchés européens.

Les citoyens suisses sont appelés à voter le dimanche 9 février 2014 sur l'initiative de l'UDC « Contre l'immigration de masse ». Les chiffres du dernier sondage GfS font état d'une forte augmentation des voix en faveur de l'initiative de l'UDC. La décision risque d'être serrée. Une alliance puissante formée de représentants de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) tente dans un sprint final de persuader les indécis que cette initiative est inapte et constitue une véritable menace pour la Suisse. 

Selon une enquête actuelle de l'institut de recherche BAKBasel, 75% des entreprises de l'industrie MEM rencontrent des problèmes dans le recrutement de spécialistes. C'est la raison pour laquelle Remo Lütolf, président de la direction chez ABB Schweiz s'engage en faveur d'un non : « Si nous voulons préserver notre position de leader global, nous avons besoin des spécialistes de l'étranger. L'initiative menace l'accès à ces ressources ». Même raisonnement pour Philip Mosimann, CEO Bucher Industries : « Nous avons besoin des immigrants pour maintenir la prospérité en Suisse. Nous engageons des spécialistes que nous ne trouvons pas chez nous ». Compte tenu du faible taux de chômage, il est persuadé que le règlement actuel est un atout pour la Suisse. Sur la question des objectifs de l'UDC à contingenter l'immigration, il répond : « Vouloir contingenter un marché du travail dynamique ne va pas fonctionner ». 

Urs Kaufmann, CEO Huber+Suhner AG va également voter non. « Le libre échange des personnes et des marchandises avec l'UE est décisif pour les entreprises de l'industrie fortement ancrées en Suisse ». En effet, pratiquement 60% des exportations de la Suisse sont destinés à l'UE. A l'inverse, l'UE ne vend que 7,6% de ses produits en Suisse (2012). Il est donc évident que la Suisse a beaucoup plus d'intérêt à accéder au marché de l'UE qu'inversement. 

Les accords bilatéraux assurent aux entreprises suisses un accès sans discrimination au marché de l'UE. Selon le sondage de BAKBasel, pour 85% des entreprises MEM, les accords bilatéraux avec l'UE sont indispensables. L'initiative de l'UDC met en péril ces accords étant donné qu'un contingentement n'est pas conciliable avec la libre circulation des personnes.

Une acceptation de l'initiative pourrait mettre un terme à l'accord sur la libre circulation des personnes. François Nottaris, président du conseil d'administration de Nottaris SA déclare : « Une résiliation de la libre circulation des personnes aurait des conséquences fatales étant donné que la clause de guillotine annulerait l'ensemble des accords bilatéraux ». Cela signifierait pour la Suisse également un terme des accords importants sur les entraves techniques au commerce, sur la recherche et sur les appels d'offres publics. De ce fait, l'initiative de l'UDC menace la voie bilatérale - sans proposer d'alternative. Philip Mosimann le résume de la manière suivante : « Il est insensé de détruire un pont avant d'en avoir construit un autre ».