Stefan Brupbacher explique pourquoi un ajustement carbone aux frontières serait catastrophique pour l’industrie tech suisse. Alors qu’un prix élevé par tonne de CO2 est déjà prélevé en Suisse et dans l’UE, les matières premières importées – par exemple l’acier en provenance de Chine ou de Turquie – se verraient également imposer ce prix en cas de système de taxe aux frontières. Cela aurait pour conséquence que les fabricants suisses devraient augmenter massivement le prix de leurs produits.
Une étude montre que les compresseurs fabriqués en Suisse seraient jusqu’à 50% plus chers, ce qui leur ferait perdre toute chance sur le marché mondial. Stefan Brupbacher qualifie cette mesure de « pire que le marteau douanier de Trump » – une mesure qui réduirait de fait à néant toute capacité d’exportation. C’est pourquoi Swissmem demande qu’il n’y ait pas de taxe carbone aux frontières, mais une protection du climat sans autosabotage.
Signez la pétitionpour les emplois, l’innovation et la sécurité en Suisse.
2. Prolonger la durée du chômage partiel à 24 mois – « du temps, et non une coupe sombre »
De nombreuses entreprises de l’industrie tech sont en chômage partiel depuis des mois, certaines depuis plus de 18 mois. Pour elles, une prolongation à 24 mois est une question de survie. Sans cette mesure, il y aurait un risque de licenciements collectifs immédiats. Stefan Brupbacher précise que le chômage partiel n’est pas une subvention, mais un instrument que les entreprises et leurs collaborateurs financent eux-mêmes par le biais des coûts salariaux indirects. Il permet de surmonter les baisses conjoncturelles et de garder les spécialistes hautement qualifiés dans l’entreprise jusqu’à ce que la demande reprenne. « Nous ne parlons pas ici d’entreprises qui se meurent, souligne-t-il, mais de leaders mondiaux dans leurs niches, qui sont pris dans une crise dont ils ne sont pas responsables. » Selon lui, la prolongation est le seul moyen de garantir les emplois et de préserver la substance de l’industrie.
3. Adapter la loi sur le matériel de guerre (LFMG) – « fiabilité pour la sécurité de l’Europe »
Autre thème central : la loi sur le matériel de guerre. Aujourd’hui, elle empêche les entreprises suisses d’être perçues comme des partenaires fiables sur le marché européen de l’armement. De nombreux fournisseurs de capteurs, de composants et de technologies pour les biens importants pour la sécurité sont écartés des appels d’offres, car on craint que la Suisse ne livre pas en cas d’urgence. Stefan Brupbacher décrit sans détour les conséquences : « Notre industrie est traitée comme la Chine, avec méfiance. »
La Suisse risque ainsi d’être exclue d’un des rares marchés qui connaîtront la croissance à l’avenir. Pour les entreprises, cela signifie la perte de possibilités d’exportation et d’emplois précieux. Sans compter qu’il en va également de la sécurité de la Suisse et de l’Europe. C’est pourquoi Swissmem demande un assouplissement de la LFMG, afin que la Suisse soit prise au sérieux dans le réseau européen de sécurité.
La conclusion de Stefan Brupbacher dans le TecTalk est claire : les droits de douane américains jouent le rôle de signal d’alarme. Selon lui, la politique doit agir maintenant pour garantir les emplois, la prospérité et l’avenir de l’industrie tech. La pétition de Swissmem, avec ses dix revendications, est un pas décisif dans cette direction.
TecTalk, le podcast et vidéocast de l’industrie tech suisse
Marteau douanier US : dix revendications à l’intention de la politique
39% de droits de douane américains contre l’industrie d’exportation suisse : « C’est du vol », déclare le directeur de Swissmem Stefan Brupbacher dans le dernier TecTalk. Selon lui, les responsables politiques doivent désormais mettre rapidement en œuvre dix revendications, car il en va ni plus ni moins des emplois, de la prospérité et de l’avenir de l’industrie suisse. Mais que doivent-ils faire maintenant exactement ? Réponses dans le TecTalk – les revendications sous forme de pétition sont disponibles ici : civic.ch