Sonja Studer, quel est l’objectif de l’énorme réforme professionnelle baptisée Futuremem ?
Tout est dit dans le nom : nous préparons nos professions pour l’avenir. La production industrielle évolue rapidement – et la formation professionnelle doit suivre le rythme. Les nouveaux profils professionnels misent sur des contenus d’apprentissage actualisés, de nouvelles formes d’apprentissage et une formation qui devient plus flexible et plus perméable. L’acquisition de compétences opérationnelles est au cœur du projet : les apprenti/es ne doivent pas seulement savoir comment faire quelque chose, ils doivent aussi être capables d’agir de manière autonome et responsable dans des situations concrètes.
TecTalk, c’est le nouveau podcast et vidéocast de l’industrie tech suisse
FUTUREMEM - Voici comment la formation professionnelle évolueUne équipe de Swissmem est en train d'élaborer la grande réforme de la formation et des professions : FUTUREMEM. Mais cela amènera-t-il plus de jeunes femmes dans l'industrie tech ? Les opportunités de carrière seront-elles améliorées ? Et quel est le rapport avec Donald Trump ? La formation est le thème du dernier TecTalk.
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La compétence opérationnelle – cela sonne toujours un peu cérébral. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
En fait, cela signifie simplement que l’apprentissage est étroitement lié à la pratique. Les apprenti/es identifient pourquoi ils apprennent quelque chose – cela les motive, car il y a un lien clair avec leur travail ultérieur. Du point de vue des entreprises, cela signifie que les apprenti/es deviennent plus rapidement productifs, qu’ils peuvent prendre plus rapidement des responsabilités. L’enseignement se base ainsi systématiquement sur des situations de travail réelles.
De toutes nouvelles professions seront-elles créées dans le cadre de « Futuremem » ?
Pas pour le moment. Nous nous concentrons délibérément sur la révision des huit professions existantes. Elles ont fait leurs preuves, sont utilisables à large échelle et peuvent être facilement modernisées. Ensuite, nous examinerons si de nouvelles professions supplémentaires sont nécessaires, par exemple dans le domaine de la numérisation ou de la production durable. Mais nous voulons d’abord mettre en œuvre cette révision correctement.
Quels sont actuellement les plus grands défis auxquels sont confrontées les entreprises qui forment des apprenti/es ?
Je vois deux défis principaux : premièrement, il est devenu très difficile de trouver de bons apprenti/es – en particulier dans les métiers techniques. La concurrence pour les talents est grande et de nombreux jeunes choisissent d’autres voies. Deuxièmement, le monde du travail évolue extrêmement rapidement. Nouvelles technologies, nouveaux marchés, nouveaux processus de production – suivre le rythme est une tâche permanente. La formation professionnelle doit pouvoir refléter cette dynamique.
Ce sont surtout les jeunes femmes qui sont sous-représentées dans les professions techniques. Que peuvent faire concrètement les entreprises pour changer cela ?
Tout d’abord : les métiers techniques conviennent aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Il faut de l’intelligence, de la créativité, de l’esprit d’équipe – et non de la force physique. Mais beaucoup de jeunes femmes n’ont même pas l’idée de choisir un métier technique, car elles n’ont pas assez de points de contact avec l’industrie. Les entreprises peuvent faire beaucoup dans ce domaine : aller activement à la rencontre des élèves, proposer des stages, rendre les femmes dans l’industrie visibles. Il s’agit de faciliter l’accès – et de montrer les opportunités offertes par l’industrie.
Comment ferais-tu pour donner à une jeune femme le goût du métier de polymécanicienne ?
Je lui dirais : « Si tu aimes bricoler, créer des choses et développer des solutions concrètes grâce à ton travail, alors c’est exactement ce qu’il te faut. » Les métiers techniques offrent la possibilité de travailler sur les grands thèmes de notre époque, qu’il s’agisse de l’alimentation mondiale, de l’approvisionnement énergétique ou des nouvelles technologies. On travaille en équipe, souvent de manière interdisciplinaire, et, dans une branche orientée vers l’exportation comme l’industrie tech, on travaille aussi à l’international. Les possibilités de rémunération sont bonnes et les voies de formation continue te sont ouvertes – jusqu’aux études universitaires. Les femmes, en particulier, y trouvent de belles opportunités de carrière.
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Former, former et encore former. C’est la matière première de la Suisse et cela vaut tout particulièrement pour l’industrie tech. Dans le nouveau TecTalk, nous parlons de formation : que peuvent encore améliorer les entreprises formatrices, où sont les femmes et qu’est-ce que Futuremem ?
Lors de la Journée de l’industrie, nous avons interrogé Sonja Studer de Swissmem, le conseiller fédéral Guy Parmelin, mais aussi une spécialiste des médias sociaux et Andreas Bischof du groupe Bühler, qui souhaite exporter le système de formation duale de la Suisse aux États-Unis. Vous trouverez le TecTalk dans son intégralité ici.