Interview : Michael Perricone
L’entretien complet avec Bernhard Emch est à lire dans le nouveau TecTalk
La JS justifie son initiative par l’objectif de créer plus de justice sociale et de protéger le climat. Ça semble une bonne idée.
Je comprends le souhait de protéger davantage le climat, mais l’initiative passe complètement à côté de l’objectif. En effet, le changement climatique ne peut pas être résolu par la redistribution, mais par l’innovation technologique – par la numérisation, l’efficacité énergétique et les produits durables. Pour cela, il faut de la liberté d’entreprise et du capital, pas un contrôle étatique. Si c’est l’État qui reçoit l’argent, il ne l’investit pas de manière productive. L’idée de la JS est une double aberration : elle affaiblit l’économie et retarde le progrès technologique dont nous avons un besoin urgent pour la protection du climat. Seule une économie privée forte peut apporter des solutions à ce problème.
Bernhard, tu t’engages contre l’initiative de la JS qui demande un impôt sur les successions de 50% pour les fortunes de plus de 50 millions de francs.
Cette initiative ne touche pas les « ultra-riches », mais les entrepreneurs familiaux qui ont développé leurs entreprises pendant des générations. Notre fortune ne réside pas dans des villas ou des yachts, mais dans des machines, des bâtiments et du savoir-faire – autrement dit, dans le capital productif. Si les entreprises familiales doivent payer des impôts sur la moitié de leur valeur lors d’un changement de génération, ce capital manquera pour les investissements, l’innovation et les emplois. Cela met en péril la capacité de succession de nombreuses PME. Au lieu d’encourager le progrès, l’initiative affaiblirait le modèle de réussite suisse – et pénaliserait précisément ceux qui créent des emplois et de la prospérité.
Comment votre entreprise, EMCH Ascenseurs SA, serait-elle concrètement touchée si l’initiative était acceptée ?
Très directement. Mon frère et moi sommes la quatrième génération à diriger l’entreprise, chacun pour moitié. Si l’un de nous décédait, les parts passeraient à l’autre – et alors, l’impôt s’appliquerait. Le capital que nous devrions alors céder n’est pas disponible sous forme de liquidités, mais est immobilisé dans des hangars, des brevets et des machines. Nous devrions donc soit contracter un important crédit bancaire, soit vendre des parties de l’entreprise. De ce fait, nous perdrions notre indépendance et, à long terme, un investisseur ne poursuivrait peut-être pas l’entreprise avec la même perspective. La pensée durable et intergénérationnelle d’une entreprise familiale serait sans doute perdue.
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Manque de vision : Bernhard Emch, CEO de EMCH Ascenseurs, règle ses comptes avec l’initiative de la Jeunesse socialiste sur l’impôt sur les successions.
Pourquoi elle met en danger les exploitations familiales, freine l’innovation et torpille même la protection du climat – à écouter maintenant dans un entretien honnête, clair et percutant.
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