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Des dizaines de milliers
d’emplois menacés
par les surtaxes américaines

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Interlocuteur  Noé Blancpain Noé Blancpain
Chef Communication et Public Affairs
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Unissons-nous !

Les droits de douane de 39% imposés par les Etats-Unis sur les produits suisses frappent de plein fouet l’industrie technologique fortement orientée vers l’exportation. Outre le coup particulièrement dur porté aux PME, ils pourraient entraîner la suppression de dizaines de milliers d’emplois. Il est nécessaire que des mesures ciblées soient adoptées afin de soutenir les entreprises exportatrices.

L’instauration d’un taux de 39% sur les importations de la Suisse vers les Etats-Unis est tombĂ©e telle un couperet. Pour de nombreuses entreprises, cette surtaxe signe indubitablement la perte de l’ensemble de leurs activitĂ©s outre-Atlantique. Dans l’impossibilitĂ© de dĂ©localiser leur production aux Etats-Unis, les PME de l’industrie technologique sont très fortement impactĂ©es et nombre d’entre elles se voient menacĂ©es dans leur existence mĂŞme. 

Le secteur technologique exporte 80% de ses produits et les Etats-Unis offrent Ă  ce titre des dĂ©bouchĂ©s très importants. Avec ces nouveaux droits de douane, les produits suisses vont subitement enchĂ©rir de 39% sur le marchĂ© amĂ©ricain et n’auront plus aucune chance face Ă  la concurrence Ă©tatsunienne, europĂ©enne ou japonaise. ConsĂ©quence : l’avenir de dizaines de milliers d’emplois est dans la balance – non seulement dans le secteur technologique, mais aussi dans d’autres branches axĂ©es sur l’export comme l’horlogerie, la technique mĂ©dicale et vraisemblablement l’industrie pharmaceutique. 

L'industrie tech
en chiffres

  • Nombre de collaboratrices et collaborateurs : 329 000
  • Part du PIB : 7%
  • Part des exportations : 78%
  • Nombre de places d’apprentissage : 20 000
  • Proportion de PME : 96%

Nous sommes tous concernĂ©s ! 

Un franc suisse sur deux provient du commerce extérieur. Si les exportations se portent mal, notre prospérité en pâtit directement. Faute de moyens disponibles, la sécurité sociale, le système de santé et la maintenance des infrastructures iront en se dégradant. Les conséquences seront aussi dramatiques sur le marché intérieur, comme dans le secteur de l’hôtellerie ou de la construction – et par suite pour vous !

Il est encore possible de trouver une meilleure solution. C’est pourquoi le Conseil fédéral doit poursuivre les négociations avec les États-Unis en gardant la tête froide.

L’heure est à la cohésion !

Depuis le 1er aoĂ»t 2025, le monde n’est plus le mĂŞme. Ce jour « noir » pour la Suisse doit ĂŞtre l’occasion de libĂ©rer et de joindre nos forces : la politique, l’économie et la sociĂ©tĂ© tout entière doivent s’unir pour sauvegarder les exportations. Soutenez les revendications de l’industrie technologique – pour notre bien Ă  tous.  

 

1. Porter à 24 mois la durée maximale d’indemnisation en cas de chômage partiel

Lors de sa session d’automne 2025, le Parlement aura la possibilitĂ© d’augmenter la durĂ©e maximale d’indemnisation en cas de chĂ´mage partiel de 18 Ă  24 mois. Cette mesure est importante pour Ă©viter les licenciements collectifs et une intervention en ce sens a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© portĂ©e devant les commissions parlementaires. Elle est soutenue par Swissmem et les partenaires sociaux. Une dĂ©cision doit ĂŞtre adoptĂ©e d’urgence afin que l’adaptation temporaire de la loi puisse entrer immĂ©diatement en vigueur.

2. Promouvoir l’innovation

Seuls les produits innovants permettent Ă  de nombreuses entreprises de s’affirmer sur le marchĂ© international. Après presque trois ans de crise industrielle conjoncturelle, beaucoup n’ont plus les moyens d’innover. Et le recul des exportations induit par les droits de douane US ne fera qu’envenimer la situation. Innosuisse peut contribuer Ă  soutenir notablement l’innovation Ă  travers deux mesures :  

  1. en augmentant de manière significative le financement des projets et
  2. en réduisant, voire en supprimant, la contribution financière des entreprises pour l’exercice 2026. Ce qui reviendrait à prolonger une mesure déjà existante.

Par ailleurs, il conviendrait que les projets soient plus souvent initiĂ©s par les entreprises et moins par les universitĂ©s. 
 

3. Ne pas augmenter les dépenses sociales – et encore moins en augmentant les charges sociales

Le Parlement examine à l’heure actuelle tout un éventail de nouvelles dépenses sociales : 10 milliards supplémentaires pour l’AVS, des moyens accrus pour les crèches et le financement d’un congé paternel ou parental. L’argent manque tout simplement. Nos entreprises et nos collaboratrices et collaborateurs s’acquittent déjà de charges sociales qui représentent 8 à 10% des charges salariales. Les propositions du Parlement augmenteraient ces frais annexes de 1,2%, coûts que les entreprises ne sont plus en mesure de supporter.

4. Adapter la loi sur le matériel de guerre conformément au projet discuté par le Conseil des Etats

Lors de sa session d’automne, le Conseil national examinera la rĂ©vision de la loi fĂ©dĂ©rale sur le matĂ©riel de guerre (LFMG). Celui-ci doit confirmer les adaptations proposĂ©es par le Conseil des Etats dans leur intĂ©gralitĂ©. Non seulement les règles très restrictives s’appliquant Ă  l’exportation de matĂ©riel de guerre poussent l’industrie de l’armement locale au bord du gouffre, mais elles mettent Ă©galement en danger la sĂ©curitĂ© de la Suisse. Les dĂ©cisions du Conseil des Etats constituent des Ă©tapes dĂ©cisives en matière de politique de sĂ©curitĂ©. Si le Conseil national approuve ces amendements, ils permettront d’exporter des biens d’armement vers des Etats partenaires, de renforcer la confiance vis-Ă -vis de la fiabilitĂ© de la Suisse et d’assurer un fondement Ă©conomique Ă  l’industrie de l’armement. La capacitĂ© de dĂ©fense de notre pays s’en trouvera Ă©galement renforcĂ©e : la Suisse ne saurait maintenir son armĂ©e opĂ©rationnelle sur le long terme sans disposer de sa propre industrie. Un rĂ©fĂ©rendum sera lancĂ© contre la rĂ©vision de la LFMG. Aidez-nous Ă  le faire Ă©chouer. 

5. Ne pas durcir la politique climatique

La trajectoire de rĂ©duction des Ă©missions de CO2 de 2,25% par an dĂ©cidĂ©e par le Conseil fĂ©dĂ©ral se rĂ©vèle tout simplement impossible Ă  mettre en Ĺ“uvre tant sur le plan technique qu’économique. Jusqu’à prĂ©sent, les entreprises de l’industrie technologique ont toujours investi dans des solutions de pointe, mais elles ne sont pas en mesure de le faire chaque annĂ©e. Au bout du bout, des entreprises se verront contraintes de mettre la clĂ© sous la porte du fait de cette lĂ©gislation rigide, ce qui Ă©quivaudra Ă  une dĂ©sindustrialisation forcĂ©e induite par l’Etat. Le Conseil fĂ©dĂ©ral se doit de rĂ©viser cette ordonnance. 

6. Ne pas compenser les émissions de CO2 – non à la reproduction des erreurs de l’UE !

Selon une Ă©tude, les mĂ©canismes de compensation des Ă©missions de CO2 se traduisent par une augmentation de 50% du coĂ»t des compresseurs fabriquĂ©s en Europe, et d’autres produits subissent Ă©galement des hausses consĂ©quentes. Les fabricants se trouvent de fait dans l’impossibilitĂ© d’écouler leurs produits en dehors du marchĂ© europĂ©en. Force est de constater que ce redimensionnement contraint remet en question la place Ă©conomique europĂ©enne et que la politique climatique par trop ambitieuse de l’UE est en passe de dĂ©truire sa substance industrielle. Une telle absurditĂ© doit ĂŞtre Ă©pargnĂ©e Ă  la Suisse. 

7. Fixer des tarifs économiquement viables pour l’électricité

De nombreuses entreprises industrielles sont tributaires d’un approvisionnement en Ă©lectricitĂ© qui soit Ă  fois sĂ»r et durable Ă  des tarifs Ă©conomiquement supportables. Par consĂ©quent, il est important que les coĂ»ts d’utilisation du rĂ©seau demeurent sous contrĂ´le. Pour ce faire, trois mesures doivent ĂŞtre adoptĂ©es en prioritĂ© :  

  1. La répercussion actuelle des coûts du réseau qui s’effectue selon un principe descendant (top down) ne doit pas être modifiée. Cela protège les entreprises industrielles qui exploitent d’ores et déjà des technologies modernes pour assurer l’efficience de leur production.
  2. L’injection de courant doit rĂ©pondre Ă  des critères Ă©conomiques fondĂ©s sur le marchĂ©, quelle que soit la forme que prend la production. Si les prix sont nĂ©gatifs, les producteurs (privĂ©s) d’électricitĂ© photovoltaĂŻque et Ă©olienne doivent Ă©galement ĂŞtre mis Ă  contribution lorsqu’ils alimentent le rĂ©seau. Cela les incitera Ă  investir dans des batteries, ou Ă  rĂ©duire volontairement la puissance dĂ©livrĂ©e.  
  3. Afin de minimiser les coĂ»ts inhĂ©rents Ă  la stabilisation du rĂ©seau, il est absolument crucial qu’un accord sur l’électricitĂ© soit passĂ© avec l’UE. 
     

8. Supprimer l’examen des investissements

Le projet de loi fĂ©dĂ©rale sur l’examen des investissements n’apporte rien, sinon plus de bureaucratie et de rĂ©gulation. Nous devrions nous rĂ©jouir que des entreprises Ă©trangères souhaitent investir en Suisse. Ce n’est pas Ă  la politique ni Ă  l’administration de dĂ©cider qui a le droit d’acheter quoi sur le territoire suisse. Les infrastructures d’importance stratĂ©gique pertinentes d’un point de vue systĂ©mique, comme les rĂ©seaux d’eau et d’électricitĂ© ou les chemins de fer, sont de toute façon propriĂ©tĂ© de l’Etat, et donc protĂ©gĂ©es des acquisitions indĂ©sirables. 

9. Conquérir de nouveaux marchés grâce à de nouveaux – ou à de meilleurs – accords de libre-échange

Depuis quelques annĂ©es, le Conseil fĂ©dĂ©ral a lancĂ© une offensive commerciale fructueuse. L’accord de libre-Ă©change conclu avec l’Inde est un succès. Il convient maintenant de ratifier rapidement ceux conclus avec le Mercosur, la ThaĂŻlande et la Malaisie. Par ailleurs, les accords passĂ©s avec la Chine, le Japon et le Mexique doivent ĂŞtre amĂ©liorĂ©s. Il est naturellement possible de lancer un rĂ©fĂ©rendum contre ces accords. Mais ceux qui le font doivent ĂŞtre conscients d’une chose : ils (ou elles) tirent dĂ©libĂ©rĂ©ment et sournoisement dans le dos des 330 000 collaboratrices et collaborateurs de l’industrie technologique et des innombrables autres qui travaillent aussi dans des branches orientĂ©es vers l’exportation. 

10. Protéger plus que jamais les Bilatérales III

Les nouveaux accords bilatĂ©raux conclus avec l’UE revĂŞtent plus que jamais une importance cruciale. L’UE est et demeure de loin le premier partenaire commercial de la Suisse. Entretenir des relations positives et stables avec nos voisins les plus proches apparaĂ®t encore plus essentiel dans le contexte actuel.  

Avec les mesures de compensation qu’il prĂ©voit, le mĂ©canisme de règlement des diffĂ©rends se situe Ă  des annĂ©es-lumière des droits de douane arbitrairement imposĂ©s par le prĂ©sident des Etats-Unis. Il nous permet de dĂ©fendre nos intĂ©rĂŞts sur la base de règles clairement Ă©tablies, les mesures de compensation ne constituant par ailleurs aucunement des mesures punitives. A l’inverse, les surtaxes amĂ©ricaines nous mettent Ă  la merci d’une politique uniquement axĂ©e sur la puissance.  

Dans certains cercles, les versements annuels de l’ordre de 350 millions de francs qui seront dĂ©sormais dus au titre de la cohĂ©sion sont souvent assimilĂ©s Ă  des droits de douane. Aucune comparaison avec les droits de douane amĂ©ricains n’est cependant possible. Ces 350 millions de francs en reprĂ©sentent Ă  peine 0,25%. Ou en d’autres termes : cette somme est 156 fois infĂ©rieure Ă  la dĂ®me imposĂ©e par les Etats-Unis ! 

Les Bilatérales III ne doivent néanmoins pas affaiblir le marché du travail. Le paquet de 13 mesures dont il a été convenu avec les partenaires sociaux doit être validé sans modification par le Parlement auquel il incombe parallèlement de refuser que la protection contre le licenciement soit massivement étendue aux syndicalistes. Il en résulterait une société à deux vitesses pour le moins malsaine pour les travailleurs. Ce qui serait une erreur.



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Dernière mise à jour: 04.08.2025