Insécurité juridique croissante et de plus en plus incontrôlable dans les relations d’affaires
La liste des sociétés chinoises figurant sur la liste des sanctions des USA devient toujours plus longue. La Chine réagit de son côté avec une loi anti-sanctions exposant les entreprises respectant les sanctions des USA au danger de sanctions pénales.
Cela entraîne les entreprises dans une jungle juridique de lois se contredisant et ayant un effet extraterritorial dans laquelle elles ne peuvent même plus se comporter dans toutes les directions de la même manière conformément à la loi. Là où frappe le marteau des USA ou de la Chine est donc souvent peu sûr et imprévisible. Cette insécurité juridique est dangereuse et dommageable, car soit elle a un effet de frein aux investissements, soit elle pousse à des investissements opérés selon des critères politiques et non économiques. Et il est clair que le marteau des grandes puissances frappe arbitrairement et épargne leurs propres entreprises.
De petites économies populaires tombent entre les fronts
Cette situation est inquiétante. Il y a d’un côté la peur de l’Occident devant la perte de sa propre puissance et de son importance, et d’un autre côté la Chine ambitieuse défendant ses intérêts de façon toujours plus agressive. Entre les fronts tombent avant tout de petites économies populaires ouvertes. Elles allaient bien ces 70 dernières années grâce au multilatéralisme, au libre-échange et à des relations internationales imprégnées du droit international public. L’Irlande, les Pays-Bas, le Danemark, la Suisse, ou également Singapour – ces pays font aujourd’hui partie des États ayant le plus de succès – sur toutes les échelles. Mais ils pourraient faire partie des plus grands perdants d’une ère de protectionnisme et de nationalisme.
Renforcer le caractère indispensable de la Suisse au point de vue diplomatique et économique
Ces pays ont cependant aussi, comme la Suisse, le droit et le devoir de défendre leurs intérêts. Pour la Suisse, qui certes représente nettement les valeurs occidentales mais qui n’appartient à aucun bloc, c’est plus difficile. Il n’y a qu’une voie, qui consiste en trois piliers :
- Le caractère incontournable de la Suisse en tant que partenaire économique et diplomatique
- Le caractère incontournable de nos entreprises, investisseurs et fournisseurs de solutions pour les défis de notre époque
- La neutralité en politique de sécurité et en politique extérieure de la Suisse en renonçant à reprendre la politique des sanctions en dehors de l’ONU, donc soit des USA, de la Chine ou de l’UE.
Critiquer la situation des droits de l’homme à la bonne place et l’améliorer de façon ciblée
La situation des droits de l’homme en Chine ne doit pas être négligée. Mais il y a pour cela la plateforme de l’ONU prévue à cet effet et la voie du dialogue bilatéral. Une critique publique donneuse de leçons passe mal non seulement en Suisse, mais aussi dans tout autre pays du monde. C’est dans ce sens que nous exigeons la rapide reprise du dialogue sur les droits de l’homme entre la Chine et la Suisse, mais en coulisses.
D’autres informations détaillées sont fournies par les documents pour la conférence de presse que nous avons organisée sur ce thème le 13 juillet 2021. Vous les trouverez dans l’espace médias sur www.swissmem.ch