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« Celui qui aimerait utiliser de façon ciblée des accords de libre-échange doit aussi impérativement investir. »

La Suisse dispose d’un réseau dense d’accords de libre-échange, auquel s’ajoute maintenant depuis peu celui avec l’Inde. Mais comment exactement les avantages concurrentiels et les chances de croissance de ces accords peuvent-ils être utilisés dans la pratique des entreprises? L’expert Stephan Brugger répond.


Quelles conditions faut-il dans les entreprises pour qu’elles puissent utiliser de façon optimale les avantages des accords de libre-Ă©change ?

Stephan Brugger : Il n’est pas rare que le savoir-faire relatif aux accords de libre-Ă©change se trouve isolĂ© dans la division des exportations des entreprises. Pour pouvoir en Ă©puiser effectivement le potentiel, il faut cependant l’implication de diffĂ©rentes divisions.

Il est par exemple essentiel que l’introduction d’un nouveau produit soit accompagnée par la personne responsable de l’origine, de la décision concernant le site de production et la profondeur de fabrication jusqu’aux fournisseurs, afin que les décisions puissent être prises en connaissance de cause, en tenant compte des accords de libre-échange.

Pourquoi un traitement proactif avec le thème du libre-Ă©change est-il important ?

Les avantages peuvent ainsi ĂŞtre utilisĂ©s dĂ©jĂ  dans les entretiens de vente. Ce ne sont pas seulement les coĂ»ts offerts qui intĂ©ressent le client Ă©tranger, il veut aussi savoir combien il devra finalement payer. Ces « landed costs Â» comprennent aussi, outre le prix de vente, les frais de transport et de douane. Si ces derniers tombent en grande partie, ou entièrement, le client paie peut-ĂŞtre moins que pour un produit plus avantageux de la concurrence d’autres pays. Pouvoir montrer cela dĂ©jĂ  dans les nĂ©gociations donne aux entreprises un avantage concurrentiel.

OĂą voyez-vous des dĂ©fis dans l’utilisation ?

En fait, il arrive que les entreprises n’épuisent pas entièrement les possibilités des accords de libre-échange. Les raisons de cette réserve sont d’une part la méconnaissance, mais aussi la charge administrative à ne pas sous-estimer. Celui qui aimerait utiliser les accords de libre-échange doit aussi par conséquent investir.

Recourir avec succès aux accords de libre-Ă©change : le sĂ©minaire de Swissmem du 17 avril 2024 (en allemand) montrera comment y parvenir. Il s’adresse aux directeurs, aux responsables des finances, aux vendeurs et aux acheteurs. Programme et inscription

Le plus grand obstacle pour les entreprises est frĂ©quemment l’origine prĂ©fĂ©rentielle. Le fournisseur doit prouver par un calcul que sa marchandise a Ă©tĂ© traitĂ©e d’une manière fixĂ©e par l’accord de libre-Ă©change. Pour l’industrie tech suisse, une part d’origine prĂ©fĂ©rentielle de seulement encore 50% est prescrite par les accords rĂ©visĂ©s. Jusqu’à il y a deux ans, c’était encore environ 60 – 70% ! Si cette part est examinĂ©e par l’administration douanière suisse, l’exportateur doit prouver l’origine. C’est pourquoi il est impĂ©rativement exigĂ© de documenter chaque Ă©tape du processus de la façon la plus prĂ©cise. Cela implique une collaboration Ă©troite entre les domaines de l’entreprise concernĂ©s – du dĂ©veloppement du produit Ă  la division de la distribution et de la logistique, en passant par l’achat et la vente.

Avec l’accord de libre-Ă©change rĂ©cemment conclu avec l’Inde, la Suisse dispose en tout de 36 accords. Comment une entreprise conserve-t-elle alors une vue d’ensemble ?

Les accords de libre-échange sont l’affaire du chef. La direction doit mettre des ressources à disposition et finalement décider dans quelle mesure les accords doivent être mis en pratique dans l’entreprise. Je recommande de se concentrer sur peu de marchés importants, sinon la charge administrative devient vite trop grande.

La réponse aux questions suivantes permet de s’orienter :

  • Dans quels marchĂ©s avec un accord de libre-Ă©change faisons-nous les chiffres d’affaires les plus Ă©levĂ©s ?
  • Dans quels marchĂ©s voulons-nous croĂ®tre ?  
  • Avec quel produit ?
  • Ă€ Combien s’élèvent les droits de douane ?

Pourquoi les entreprises devraient-elles se prĂ©occuper de l’accord de libre-Ă©change avec l’Inde ? 

L’Inde a déjà conclu des accords de libre-échange notamment avec les États de l’ANASE, le Japon et la Corée. Grâce au résultat positif des négociations, nous avons maintenant une grande chance de rattraper nos concurrents de l’espace asiatique ou de profiter des avantages concurrentiels de l’accord par rapport à nos concurrents de l’Union européenne.

L’abolition des droits de douane du côté de l’Inde est cependant échelonnée sur plusieurs années. Mais cela donne aussi en même temps aux exportateurs l’occasion de s’aligner sur l’accord de libre-échange avec l’Inde et d’introduire toutes les mesures nécessaires avec prudence et professionnalisme.

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Dernière mise à jour: 25.03.2024