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Interlocuteur  Philipp Bregy Philipp Bregy
Chef de secteur énergie
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Nouvelle ordonnance sur le CO2 : le Conseil fédéral pénalise les entreprises leaders du marché !

Depuis 1990, les entreprises membres de Swissmem ont baissé leurs émissions de CO2 de 62%. Avec une part résiduelle de 3,7% de produits pétroliers dans la consommation totale d’énergie, le passage du pétrole au gaz naturel est bien avancé. L’industrie était ainsi le seul secteur à avoir atteint les objectifs climatiques intermédiaires suisses pour 2020 et à avoir déjà dépassé la réduction de 50% visée par l’accord de Paris sur le climat d’ici à 2030. Or, avec l’ordonnance sur le CO2 adoptée par le Conseil fédéral, ce sont précisément ces entreprises qui sont pénalisées, à savoir celles qui, jusqu’à présent, ont volontairement réduit leurs émissions plus qu’elles n’auraient dû le faire.

L’ancien système de convention d’objectifs avec obligations de rĂ©duction Ă©tait un modèle de rĂ©ussite : 

  • Environ 50% de toutes les Ă©missions industrielles de CO2 en Suisse sont enregistrĂ©es dans le système de convention d’objectifs et font l’objet d’un monitoring annuel.
  • Les entreprises participantes bĂ©nĂ©ficient pendant de nombreuses annĂ©es de conseils professionnels et d’un accompagnement dans la mise en Ĺ“uvre de mesures de rĂ©duction des Ă©missions. De nombreuses entreprises rĂ©alisent ainsi des rĂ©ductions d’émissions qui dĂ©passent les objectifs fixĂ©s.
  • Avec des engagements de rĂ©duction contraignants et des rĂ©ductions d’émissions prouvĂ©es, les entreprises avaient droit au remboursement de la taxe sur le CO2. Cela a permis aux entreprises d’investir dans des rĂ©ductions d’émissions sans trop peser sur leur compĂ©titivitĂ©. 

Un objectif de rĂ©duction forfaitaire est contraire Ă  l’approche « bottom-up Â» 

En imposant une nouvelle rĂ©duction forfaitaire des Ă©missions de CO2 d’au moins 2,25% par annĂ©e, indĂ©pendamment des dĂ©fis techniques, des critères de rentabilitĂ© et des intrants, la nouvelle ordonnance sur le CO2 bouleverse le système de convention d’objectifs, qui avait jusque-lĂ  fait ses preuves. Alors que, jusqu’à prĂ©sent, des mesures de rĂ©duction des Ă©missions efficaces et Ă©conomiques Ă©taient identifiĂ©es et Ă©valuĂ©es « bottom-up Â» dans chaque entreprise, la mĂŞme directive « top-down Â» s’appliquera Ă  l’avenir Ă  tous les secteurs et processus de production. Il s’agit d’un changement de paradigme flagrant et inutile qui met en pĂ©ril le système de convention d’objectifs et, par consĂ©quent, l’accompagnement des entreprises dans leurs projets de rĂ©duction des Ă©missions. 

Mettre Ă  l’épreuve les nouvelles entreprises participantes, ne pas trop en demander Ă  celles qui participent dĂ©jĂ  

Pour l’industrie des mĂ©taux Ă  forte consommation d’énergie, qui dĂ©pend de la chaleur industrielle Ă  haute tempĂ©rature, il n’existe actuellement tout simplement pas d’alternative sans combustibles fossiles disponibles en quantitĂ© suffisante et Ă©conomiquement viables pour les processus non Ă©lectrifiables. Un objectif de rĂ©duction forfaitaire de 2,25% n’est pas appropriĂ© en raison du manque d’options d’action. Les branches dans lesquelles les Ă©missions sont difficilement Ă©vitables risquent dĂ©sormais d’en ĂŞtre exclues. Celles qui ont dĂ©jĂ  investi depuis des annĂ©es dans des mesures nationales sur leur standard de production et ont rĂ©duit leurs Ă©missions sont maintenant pĂ©nalisĂ©es pour cela, alors que les profiteurs sont rĂ©compensĂ©s. Cela n’est pas une politique climatique durable. 

Au lieu d’amĂ©liorer la continuitĂ© et de poser des incitations positives en matière de protection du climat, la nouvelle ordonnance gĂ©nère de la bureaucratie et de la frustration tout en pesant sur la compĂ©titivitĂ© de la place Ă©conomique suisse. Au vu des droits de douane arbitraires imposĂ©s par les États-Unis, c’est la dernière chose dont nous avons besoin pour la survie de notre industrie en Suisse ! 

Ce qu’il faut :

  • Prendre les intrants en considĂ©ration : il faut tenir compte du fait qu’une entreprise a dĂ©jĂ  conclu ou non un engagement de rĂ©duction au cours d’une pĂ©riode antĂ©rieure. Les entreprises ne doivent pas ĂŞtre pĂ©nalisĂ©es pour les efforts de rĂ©duction qu’elles ont consentis jusqu’à prĂ©sent ; pour cela, il faut inclure dans les nouveaux engagements les Ă©missions dĂ©jĂ  rĂ©duites ou la « rĂ©fĂ©rence Â» plus basse comme hypothèque nĂ©gative.
  • Des directives diffĂ©renciĂ©es selon les branches : l’accès au système de convention d’objectifs avec obligation de rĂ©duction doit rester possible pour tous les participants actuels. Les nouvelles prescriptions ne doivent pas conduire Ă  ce que les exploitants d’installations avec chaleur industrielle Ă  haute tempĂ©rature soient Ă  l’avenir exclus de facto du système de conventions d’objectifs avec obligations de rĂ©duction, faute d’alternatives techniques au gaz naturel.

Swissmem critique la dĂ©cision du Conseil fĂ©dĂ©ral et continue Ă  s’engager pour les prĂ©occupations des entreprises concernĂ©es. 

Le Conseil fédéral met en vigueur l’ordonnance sur le CO2 révisée

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Dernière mise à jour: 10.04.2025