Le choc des droits de douane punitifs américains de 39%, la récession mondiale, des défis structurels persistants en Suisse : Martin Hirzel fait état d’une année difficile pour l’industrie tech suisse. Car dans le pays même, ça secoue aussi, entre bureaucratie, chômage partiel et votations sur des thèmes délicats qui ont une grande importance pour l’industrie.
Martin Hirzel met en garde contre un « tsunami d’idées en matière d’assurances sociales » qui pèserait sensiblement sur les entreprises en cas d’adoption de prestations supplémentaires telles qu’un congé parental étendu (initiative pour un congé familial et interventions cantonales). Chacun de ces projets augmenterait les charges salariales – et donc les coûts de production – de un à deux pour cent. Pour une branche qui souffre déjà du franc fort, des prix élevés de l’électricité et des incertitudes mondiales, ce n’est pas la bonne voie à suivre, selon lui. La Suisse doit veiller à ce que le travail dans le pays ne devienne pas plus cher.
Les choix en termes de politique énergétique et commerciale restent en outre centraux pour Swissmem. Le scrutin attendu sur un accord sur l’électricité est essentiel pour l’industrie : la sécurité d’approvisionnement et des prix compétitifs sont des conditions fondamentales pour pouvoir s’imposer au niveau international. Parallèlement, Martin Hirzel demande des ratifications rapides de nouveaux accords de libre-échange tels que ceux avec le Mercosur, la Thaïlande et la Malaisie. Le fait que de tels accords soient susceptibles d’être soumis à référendum l’inquiète : il explique que la Suisse produit à des salaires suisses et selon des normes environnementales suisses – or, sans accord commercial, les entreprises seraient contraintes de délocaliser la production à l’étranger.
Par ailleurs, un référendum contre la correction prévue de la loi sur le matériel de guerre (LFMG) est quasiment certain. Martin Hirzel se montre toutefois optimiste quant au soutien du projet par l’électorat, pour autant que des réponses convaincantes soient apportées à trois questions : quels avantages personnels en retire chaque citoyen, chaque citoyenne ? La modification apporte-t-elle de la stabilité ? Et est-elle juste ? Pour Martin Hirzel, une chose est sûre : sans une industrie de la sécurité capable d’exporter, la Suisse ne pourrait ni équiper sa propre armée de manière fiable, ni assumer ses responsabilités en tant que partenaire européen.
Malgré toutes les difficultés, Martin Hirzel voit des perspectives encourageantes pour 2026 : une légère reprise sur le marché de l’UE, une détente des droits de douane américains – désormais fixés à 15% –, ainsi que le regroupement de la formation professionnelle de Swissmechanic et de Swissmem sous l’égide de Swissmem.
Le message de Martin Hirzel à la sphère politique reste cependant clair et concis : pas d’augmentation des coûts salariaux indirects, un approvisionnement en électricité compétitif, et des relations stables avec l’UE et les marchés mondiaux.
TecTalk, le podcast et vidéocast de l’industrie tech suisse
Les droits de douane américains, le franc fort, les problèmes en Allemagne et la bureaucratie croissante mettent à mal l’industrie tech suisse. En entretien, Martin Hirzel explique comment ces difficultés sollicitent la branche – et pourquoi les votations sur le congé familial, l’approvisionnement en électricité et la loi sur le matériel de guerre seront décisives pour la compétitivité en 2026.
Aperçu des risques, des opportunités et des orientations politiques nécessaires – 🎧maintenant, dans le dernier TecTalk de Swissmem.