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Pas de durcissement arbitraire de l’analyse de l’égalité salariale

La loi sur l’égalité exige des entreprises de plus de 100 collaborateurs qu’elles comparent les salaires au moyen de l’instrument d’analyse Logib ou d’un outil semblable. Dorénavant, le Bureau fédéral de l’Égalité (BFEG) prévoit de baisser le seuil de tolérance de 5% à 2,5% et de supprimer le test de significativité. De plus, il n’en démord pas et exige que les primes d’équipe soient prises en considération ce qui fausse considérablement les résultats de l’analyse. Il en découle le risque que de nombreuses entreprises soient critiquées publiquement et désavantagées économiquement, bien qu’elles agissent conformément à la loi. Ce qui va à l’encontre du bon sens et montre une fois de plus les failles de Logib. Deux motions parlementaires veulent corriger la procédure du BFEG. Swissmem soutient les deux initiatives sans réserve.

DĂ©jĂ  bien avant que la loi sur l’égalitĂ© oblige les entreprises Ă  effectuer une analyse de l’égalitĂ© salariale, l’industrie tech (industrie des machines, des Ă©quipements Ă©lectriques et des mĂ©taux ainsi que des branches technologiques apparentĂ©es) s’est engagĂ©e en faveur de l’égalitĂ© salariale. Cet engagement de longue haleine avait portĂ© ses fruits. Dans l’ensemble de l’industrie tech, la diffĂ©rence salariale entre hommes et femmes s’élève actuellement encore Ă  3,2%. Dans les entreprises membres de Swissmem, elle s’élève Ă  seulement 2,7% et est donc en dessous du seuil de tolĂ©rance de 5%. Les rĂ©sultats se basent sur le fait de l’engagement clair de la branche Ă  traiter les hommes et les femmes sur un pied d’égalitĂ©. De plus, toute discrimination des femmes serait un non-sens Ă©conomique au vu de la pĂ©nurie de la main d’œuvre spĂ©cialisĂ©e.  

Durcissement sur une base faible

Depuis 2020, la loi sur l’égalitĂ© impose aux entreprises de plus de 100 collaborateurs d’effectuer une comparaison des salaires avec l’instrument d'analyse Logib ou un outil semblable. Logib prĂ©sente toutefois de grandes lacunes mĂ©thodiques, critiquĂ©es par de nombreux experts et acteurs Ă©conomiques depuis des annĂ©es dĂ©jĂ . Malheureusement, le BFEG n’entre pas en matière.  Au contraire, il veut durcir les règles de manière arbitraire et contraire aux règles scientifiques.

Concrètement, le BFEG prĂ©voit de diminuer le seuil de tolĂ©rance (appelĂ© dorĂ©navant valeur seuil) de 5% Ă  2,5% pour la diffĂ©rence de salaire entre hommes et femmes Ă  partir du 1.1.2024. La valeur seuil est un Ă©lĂ©ment important pour corriger les imprĂ©cisions statistiques, essentiel pour un système lacunaire comme Logib. Pour les entreprises, la valeur seuil est importante au niveau Ă©conomique parce que pour les mandats des pouvoirs publics, seuls des fournisseurs ne dĂ©passant pas cette valeur peuvent ĂŞtre pris en considĂ©ration. 

Des règles contre le bon sens

Il n’y a aucune raison objective de réduire de moitié la valeur seuil. Il en résulte le risque que plusieurs entreprises dépassent cette valeur, bien qu’elles agissent correctement. Ce fait peut être expliqué par l’exemple du travail en équipe : il est prouvé que les hommes et les femmes de la même équipe de travail sont payés de la même façon. Il n’y a donc pas de potentiel de discrimination. Malgré tout, selon le BFEG, les primes d’équipe doivent être prises en considération dans l’analyse de l’égalité salariale. Le fait est que dans l’industrie (mais aussi dans d’autres branches), les hommes sont plus nombreux que les femmes à travailler en équipe. Ceci fausse si massivement le résultat de l’analyse de l’égalité salariale que ces entreprises dépassent la valeur seuil de 5% du seul fait des primes d’équipe. Avec une valeur seuil de 2,5%, encore plus d’entreprises seraient concernées qu’aujourd’hui. Il en résulte le risque que de nombreuses entreprises soient critiquées publiquement et désavantagées économiquement, bien qu’elles agissent conformément à la loi (c’est-à-dire qu’elles paient exactement les mêmes primes de travail d’équipe pour les hommes et les femmes). Cela va à l’encontre du bon sens et montre une fois de plus les failles de Logib.

De plus, le BEFG veut supprimer le test de significativité. Ce dernier mesure la probabilité que la différence salariale observée ait eu lieu ou non. Ce test de significativité a une valeur corrective. S’il venait à disparaître, ce seraient avant tout les PME qui ne rempliraient pas les critères à cause de l’échantillon interne plus petit. Ces entreprises sont clairement désavantagées.

Corrections requises

Swissmem n’est pas la seule de cet avis. Le Conseiller national Marcel Dobler (PLR) a soumis une initiative parlementaire sur la question du seuil de tolĂ©rance. Et le Conseiller national Peter Schilliger (PLR) exige dans une motion que les primes d’équipe ne soient plus prises en considĂ©ration dans l’analyse si elles sont non discriminatoires. Swissmem soutient les deux initiatives sans rĂ©serve car il est temps de mettre un terme aux dĂ©cisions unilatĂ©rales du BFEG, telles que la rĂ©duction de moitiĂ© de la valeur seuil et la suppression du test de significativitĂ©. De plus, les directives totalement dĂ©connectĂ©es de la rĂ©alitĂ© concernant les primes d’équipe doivent ĂŞtre supprimĂ©es. Pour terminer, Swissmem attend que les expĂ©riences pratiques concernant Logib soient enfin prises en considĂ©ration par le DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de l’intĂ©rieur.

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Dernière mise à jour: 13.10.2023