Cela fait longtemps dĂ©jĂ que Swissmem accorde une importance particuliĂšre Ă la question du salaire Ă©gal entre les hommes et les femmes pour un travail de mĂȘme valeur. Pour atteindre cet objectif, Swissmem rĂ©alise rĂ©guliĂšrement depuis 2008 avec le concours de la sociĂ©tĂ© Landolt & MĂ€chler Consultants SĂ rl une analyse dĂ©taillĂ©e et conforme Ă la loi sur lâĂ©galitĂ© des salaires. Comme le prouvent les Ă©valuations les plus rĂ©centes, les entreprises de lâindustrie MEM remplissent les exigences lĂ©gales. La diffĂ©rence de salaire dans les entreprises participantes est de 3,1%, ce qui est nettement infĂ©rieur au seuil de tolĂ©rance de 5%. Avec 2,7%, la diffĂ©rence est mĂȘme encore plus basse pour les entreprises membres de Swissmem.
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, en pĂ©riode de pĂ©nurie de main dâĆuvre qualifiĂ©e, les entreprises industrielles nâont aucun intĂ©rĂȘt Ă dĂ©favoriser les femmes de quelque maniĂšre que ce soit.
Par consĂ©quent, les efforts des entreprises en faveur de lâĂ©galitĂ© entre hommes et femmes ne se limitent pas au salaire. Cela dit, et en comparaison avec dâautres branches, lâindustrie offre aux femmes les meilleures possibilitĂ©s de dĂ©veloppement, ce qui est confirmĂ© par le rapport Gender Intelligence de lâUniversitĂ© de Saint-Gall. Dans notre branche, les femmes bĂ©nĂ©ficient dâun dĂ©veloppement et dâun encouragement ciblĂ©s. Dans un tel environnement, les femmes compĂ©tentes et engagĂ©es ont les meilleures chances de briser le « plafond de verre » et dâaccĂ©der Ă un poste de direction parmi les cadres supĂ©rieurs.
Dans ce contexte, les donnĂ©es publiĂ©es par lâOffice fĂ©dĂ©ral de la statistique sur les diffĂ©rences de salaires entre hommes et femmes, basĂ©es sur lâESS, sont une source d'irritation permanente. Swissmem critique depuis des annĂ©es dĂ©jĂ cette mĂ©thode dâanalyse inappropriĂ©e qui donne une mauvaise image. Le fait dâavoir introduit en milieu dâannĂ©e 2020 lâobligation dâeffectuer une analyse sur lâĂ©galitĂ© des salaires pour les entreprises de plus de 100 collaborateurs a mĂȘme encore augmentĂ© les imprĂ©cisions. Le Bureau fĂ©dĂ©ral de lâĂ©galitĂ© prescrit que les primes pour le travail en Ă©quipe, entre autres, doivent ĂȘtre prises en considĂ©ration en tant quâĂ©lĂ©ment du salaire dans lâanalyse sur lâĂ©galitĂ© des salaires. Objectivement, ceci est faux et peut considĂ©rablement fausser les rĂ©sultats des analyses sur lâĂ©galitĂ© des salaires.
Pourquoi en est-il ainsi ? Les primes accordĂ©es pour le travail en Ă©quipe sont en soi non discriminatoires, puisque le montant versĂ© dans ce contexte est obligatoirement le mĂȘme pour les hommes et les femmes. Selon le modĂšle du travail en Ă©quipe, ces indemnitĂ©s peuvent atteindre 25% du salaire. Ătant donnĂ© que ce sont principalement les hommes qui effectuent du travail en Ă©quipe, le fait de prendre en considĂ©ration des primes pour le travail en Ă©quipe peut fausser Ă titre de plusieurs pourcent le rĂ©sultat de lâanalyse sur lâĂ©galitĂ© des salaires dans une entreprise. Le fait que les femmes reçoivent le mĂȘme salaire pour un travail de valeur Ă©gale lorsquâelles travaillent en Ă©quipe, ne change rien Ă ce constat.
Nous sommes dĂ©solĂ©s de constater que la mĂ©thodologie actuelle de lâanalyse sur lâĂ©galitĂ© des salaires ne donne pas de rĂ©sultats corrects, mĂȘme lorsquâon effectue des comparaisons appropriĂ©es. Ce sont les entreprises et, en fin de compte, lâensemble de la branche qui en font les frais, car lâanalyse sur lâĂ©galitĂ© des salaires leur donne une mauvaise note, sans quâelles en soient responsables. Il est grand temps de rĂ©viser de maniĂšre gĂ©nĂ©rale la mĂ©thodologie de lâanalyse sur lâĂ©galitĂ© des salaires et de ne plus tenir compte des primes pour le travail en Ă©quipe dans la comparaison. Câest ce que le Bureau de lâĂ©galitĂ© devrait enfin faire en 2023 !