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Interlocuteur Dr. Jean-Philippe KohlDr. Jean-Philippe Kohl
Chef de la division « Politique économique » / Directeur adjoint
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La prévoyance responsable est pénalisée

La Confédération a un problème de dépenses. Au lieu de faire suffisamment d’économies, le Conseil fédéral prévoit désormais d’augmenter les impôts. Cela touche précisément celles et ceux qui assurent leur vieillesse de manière responsable. Swissmem s’y oppose fermement.

Le Conseil fĂ©dĂ©ral veut imposer plus lourdement et plus progressivement les retraits de capitaux des deuxième et troisième piliers. Une large partie de la population serait ainsi touchĂ©e, et en particulier la classe moyenne. Contrairement Ă  toutes les promesses faites jusqu’à prĂ©sent, les personnes qui ont pris leurs dispositions pour leur retraite de manière responsable doivent passer davantage Ă  la caisse. Ces projets envoient un signal dangereux : la responsabilitĂ© individuelle ne vaudrait plus la peine et les citoyens ne pourraient plus se fier Ă  la parole de l’État. Les règles du jeu ne doivent pas ĂŞtre modifiĂ©es en cours de partie, cela relève de l’arbitraire.

Une attaque frontale contre le système éprouvé des trois piliers

Le système de prévoyance suisse repose sur la fiabilité et la stabilité. Les deuxième et troisième piliers complètent l’AVS étatique et permettent d’assurer le niveau de vie habituel à la retraite. La classe moyenne en est la principale bénéficiaire. Ce n’est pas un privilège, mais un pilier de notre système – soutenu par la population. Une augmentation de l’impôt sur les retraits de capitaux s’attaque précisément à ces structures porteuses et sape la confiance de la société dans notre prévoyance vieillesse.

Un mauvais signal au mauvais moment

Le budget fĂ©dĂ©ral ne souffre pas de recettes trop faibles, mais de dĂ©penses trop Ă©levĂ©es. MalgrĂ© cela, les recettes fiscales supplĂ©mentaires d’environ 160 millions de francs par an doivent permettre de combler une partie des trous budgĂ©taires. Pourtant, ce calcul n’est pas seulement Ă  courte vue, il est aussi contre-productif : en empĂŞchant les gens d’épargner aujourd’hui, on les rend davantage tributaires des prestations de l’État demain. De ce fait, on met Ă  contribution non seulement l’individu, mais aussi, Ă  long terme, la collectivitĂ©. Au lieu de rogner sur la prĂ©voyance, il faut une discipline consĂ©quente en matière de dĂ©penses.

Aggravation de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Le fait que la mesure renforcerait même la pénurie de main-d’œuvre qualifiée déjà existante et due à la démographie démontre aussi à quel point cette proposition n’a pas été réfléchie. Si les retraits de capitaux étaient plus fortement imposés, cela déclencherait une vague de retraites anticipées pour faire face à la menace de la charge fiscale. Or cela correspond à peu près au contraire de ce qui est nécessaire actuellement. Swissmem dit clairement non.

Swissmem s’engagera contre l’augmentation des impĂ´ts sur les deuxième et troisième piliers dans le cadre de la consultation en cours. Le renforcement de la responsabilitĂ© individuelle ne doit pas ĂŞtre pĂ©nalisĂ© par de nouveaux obstacles : il s’agit d’un pilier de notre système libĂ©ral qui mĂ©rite d’être protĂ©gĂ© et non d’être l’objet de mĂ©fiance.

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Dernière mise à jour: 26.05.2025