Le « franc suisse » et l’« industrie » - une combinaison qui au cours des dernières années a souvent représenté un défi. Alors que les citoyens suisses se réjouissent des prix intéressants pour leurs achats et vacances à l’étranger, l’industrie d’exportation souffre.
Certes, les entreprises de l’industrie tech ont appris à vivre avec la force du franc suisse et réussissent toujours à s’affirmer sur les marchés mondiaux grâce à une efficacité accrue et à leur force d’innovation. Mais, face à une appréciation aussi dramatique du franc comme en décembre dernier, les entreprises sont pratiquement impuissantes à court terme.
Réaction rapide de Swissmem
Cette fois, l’appréciation touche notre industrie dans une phase économique très difficile, les entrées de commandes des entreprises ayant chuté de janvier à octobre 2023 de 10,5% par rapport à l’année précédente. Dans certains secteurs, la baisse se situe même entre 30 et 40%. La demande de biens d’investissement diminue dans pratiquement tous les marchés importants, notamment en Allemagne, aux États-Unis et en Chine. Les raisons en sont les taux d’intérêt élevés introduits pour lutter contre l’inflation, la mauvaise situation conjoncturelle et les incertitudes géopolitiques. Les indices des directeurs d’achats industriels des différents pays sont tous inférieurs à 50, ce qui présage une récession industrielle.
Swissmem a réagi rapidement : dans son communiqué de presse du 29 décembre, l’association a exprimé le danger d’une telle situation. Tous les médias suisses importants ont publié le message.
Les exigences à l’égard de la politique et de la Banque nationale
L’Association de l’industrie tech suisse s’est exprimée clairement : tant la politique que la Banque nationale suisse doivent agir.
Le moment est venu pour le Conseil fédéral et le Parlement de soutenir de manière décisive les entreprises en améliorant les conditions-cadres. Il faut absolument prendre des mesures permettant de compenser le désavantage des entreprises en Suisse, notamment les coûts plus élevés en raison de la force du franc, concrètement en augmentant leur compétitivité.
Il est impératif de conclure rapidement les accords de libre-échange avec l’Inde et le Mercosur qui sont à portée de main. Nous devons assurer les relations avec l’UE, notre partenaire commercial le plus important, à l’aide des Bilatérales III. La politique doit renoncer à de nouvelles réglementations coûteuses et supprimer la bureaucratie inutile, par exemple au niveau de l’égalité salariale.
La situation est légèrement plus compliquée en matière de politique monétaire : Swissmem soutient l’indépendance de la Banque nationale suisse. Nous nous attendons à ce qu’elle tienne également compte de la situation conjoncturelle, comme le prévoit la loi, et qu’elle intervienne contre l’appréciation dramatique, à condition que cela ne compromette pas la stabilité des prix.
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