Avec l’initiative « pour une immigration modérée (initiative de limitation) » l’UDC a pour objectif de résilier l’accord sur la libre circulation des personnes avec les pays de l’UE/AELE. La libre circulation des personnes est un des sept accords des Bilatérales I qui sont liés au moyen de la clause guillotine : si un accord est résilié, les autres deviennent automatiquement caducs, ce qui serait fatal. En effet, il ne fait aucun doute que les accords bilatéraux représentent depuis longtemps une histoire à succès.
Complications au niveau des exportations
Pour l’industrie suisse, l’UE est le partenaire commercial le plus important. À l’image de Zimmer Biomet, les entreprises engagées dans l’industrie médicale exportent une part importante de leurs produits vers d’autres pays européens. Pour elles, l’annulation des accords bilatéraux serait un désastre. Elles dépendent de la participation non bureaucratique et à part égale au marché intérieur de l’UE, assurée par ces accords. Actuellement, les entreprises suisses bénéficient de contrôles de conformité et de qualité reconnus mutuellement. Cela facilite l’homologation des produits suisses sur le marché de l’UE. Sans accords bilatéraux, ces procédures seraient compliquées. Le résultat : plus de bureaucratie et des coûts plus élevés. Les produits suisses deviendraient plus chers. Leur compétitivité en souffrirait.
La Suisse perd de son attractivité en tant que site économique
Je suis fier que la technologie médicale suisse fasse partie des leaders mondiaux. Notre branche se distingue par une qualité d’innovation élevée. Ce n’est pas par hasard qu’elle occupe la première place en termes d’attractivité pour la main-d’œuvre qualifiée étrangère. La technologie médicale suisse doit absolument rester attrayante. La résiliation de l’accord sur la libre circulation des personnes nuirait à l’attrait global de la Suisse. Il serait encore plus difficile de recruter du personnel hautement qualifié. Non seulement la force d’innovation de notre branche en souffrirait, mais également la croissance économique et, en fin de compte, la prospérité de tous.
L’économie a besoin de stabilité
L’économie suisse, mise à mal par la crise du corona, dépend de conditions-cadres intactes. Une relation réglementée avec l’UE en fait également partie. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de préserver la sécurité juridique pour les entreprises suisses actives dans le monde entier et de permettre à l’économie de se remettre. L’initiative de résiliation doit donc être rejetée clairement.
Auteur : Philip Schott, HR Director, Central Region & HR Lead Switzerland und ad interim HR Director EMEA Operations, Quality & Logistic, Zimmer Biomet
Cet article a été publié sur le site de la chambre de commerce Winterthur.