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Pas de salaire pour des fermetures d’entreprises ordonnées par les autorités

Au cours des dernières années, les tribunaux ont traité différentes questions juridiques liées à la pandémie. Dans un arrêt récent, le Tribunal fédéral s’est prononcé sur la question de savoir si l’employeur doit continuer à payer les salaires si les autorités l’obligent à fermer son entreprise pour lutter contre le coronavirus.

Lors du premier pic de la pandémie de corona en avril 2020, une école privée dans le canton de St-Gall a été obligée par les autorités à fermer ses portes. Suite à cela, l’école a déposé une demande de chômage partiel. Cependant, trois enseignants qui avaient déjà démissionné en janvier n’ont plus eu droit à une indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail, indépendamment du fait que l’école avait été obligée de fermer. Ensuite, l’employeur a réduit le salaire en fonction des heures de travail qui n’avaient pas été effectuées.

Les instances précédentes avaient approuvé le droit au salaire

Les trois enseignants n’ont pas accepté la réduction de salaire et aussi bien le tribunal de district que le tribunal cantonal leur ont donné raison. Les deux tribunaux ont fait valoir que la fermeture de l’école tombait dans la sphère de risque de l’employeur et que, par conséquent, ce dernier était obligé de verser le salaire. L’école privée n’a à son tour pas accepté ce jugement et le verdict a été transféré au Tribunal fédéral.

Le Tribunal fédéral considère que l’employeur n’est pas obligé de verser les salaires

Dans un rĂ©cent communiquĂ© de presse, le Tribunal fĂ©dĂ©ral a communiquĂ© qu’il ne partageait pas le point de vue des instances prĂ©cĂ©dentes. Selon lui, l’employeur n’est pas obligĂ© de verserles salaires s’il est obligĂ© par les autoritĂ©s de fermer son entreprise pour lutter contre le coronavirus mĂŞme s’il ne reçoit pas d’indemnisation en cas de rĂ©duction de l’horaire de travail. Le Tribunal fĂ©dĂ©ral a renvoyĂ© l’affaire devant le tribunal cantonal pour une nouvelle Ă©valuation (arrĂŞt du 30 aoĂ»t 2023 / 4a_53/2023 (prĂ©vu pour publication)). Ce dernier doit maintenant examiner si, dans cette situation, il aurait Ă©tĂ© possible de donner des cours en ligne Ă  100% et s’il aurait Ă©tĂ© possible d’éviter que les enseignants perdent des heures de travail. 

Dans ses explications, le Tribunal fĂ©dĂ©ral a renvoyĂ© Ă  la doctrine et a jugĂ© que tous les risques qui ne touchent pas le collaborateur ne doivent pas ĂŞtre imposĂ©s Ă  l’employeur. Il faut au contraire traiter chaque cas individuellement. Ne font pas partie de la sphère de risque de l’employeur des motifs objectifs qui peuvent non seulement l’affecter personnellement mais tous les acteurs impliquĂ©s. Peuvent faire partie de ces raisons objectives par exemple, les situations de guerre ou les pannes d’électricitĂ© suite Ă  des catastrophes naturelles. Il est question de circonstances gĂ©nĂ©rales comparables Ă  la force majeure et dans lesquelles un grand nombre de personnes sont touchĂ©es. Le Tribunal fĂ©dĂ©ral considère aussi que la fermeture d’entreprise, ordonnĂ©e par les autoritĂ©s pour lutter contre le coronavirus, est une raison objective pour laquelle l’employeur n’est pas obligĂ© de continuer Ă  verser les salaires. Les fermetures ont touchĂ© tout le monde. Il y aurait eu un risque juridique intolĂ©rable pour tout employeur Ă  s’opposer Ă  la fermeture.  

En principe, la ConfĂ©dĂ©ration avait accordĂ© un droit Ă  une indemnisation en cas de rĂ©duction de l’horaire de travail pour de telles situations, qui aurait couvert 80% de la perte de salaire. Étant donnĂ© cependant que les rapports de travail des trois employĂ©s  Ă©taient rĂ©siliĂ©s, les conditions lĂ©gales pour une indemnisation n’étaient pas donnĂ©es. 

Pour toute question, Monsieur Jan Krejci, chef de secteur, Politique patronale, se tient volontiers Ă  la disposition des entreprises membres de Swissmem (j.krejcinoSpam@swissmem.ch). 

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Dernière mise à jour: 27.11.2023